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2013 2020

Instabilité et tensions

Cette période s’amorce avec l’annonce d’une modernisation de la politique du loisir, du sport et de l’activité physique annoncée par la nouvelle première ministre Pauline Marois, élue en septembre 2012. Pour lancer ces travaux, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport publie en 2013 un livre vert et amorce de vastes consultations. Le livre vert crée une onde de choc dans le milieu du loisir : celui-ci y est largement réduit au loisir actif et de plein air alors que toute autre forme de loisir est évacuée. Le CQL ne ménagera pas ses efforts pour convaincre le ministère de rectifier le tir dans sa future politique.

La période sera ensuite marquée par une forte instabilité politique et ministérielle qui va affecter de façon importante les efforts de concertation et les travaux de modernisation : après 1 an et 8 mois au pouvoir, le gouvernement péquiste est remplacé par le gouvernement libéral de Philippe Couillard. Durant toute la période, c’est le défilé des ministres pour le loisir et le sport : se succèdent Marie Malavoy, Yves Bolduc, François Blais, Pierre Moreau qui ne restera qu’un mois, Sébastien Proulx et enfin François Roberge avec Isabelle Charest comme ministre déléguée. Cette instabilité exige une mobilisation intense et soutenue pour les acteurs du loisir qui participent aux consultations et multiplient les représentations pour clarifier des pans de la future politique. C’est aussi l’arrivée de nouveaux fonctionnaires au Ministère qui apportent avec eux de nouvelles visions du loisir et du sport.

La nouvelle Politique de l’activité physique, du sport et du loisir, Au Québec, on bouge est déposée en 2017. Il y a quelques améliorations en comparaison du livre vert, mais celle-ci reste malgré tout fortement axée sur l’activité physique, y compris dans le loisir. Avec la nouvelle Politique, le PRF a aussi été revu et modernisé  : il est scindé en deux programmes distincts soit un programme de reconnaissance et un programme de financement. On constate aussi que le ministère revient à d’anciennes façons de faire en privilégiant des interactions avec les ONL un à un ou en petit groupe, plutôt qu’avec le loisir comme acteur fédéré.

En juin 2018, c’est la nouvelle politique culturelle du Québec, Partout, la culture qui est lancée.

En 2019, le Réseau plein air Québec est fondé. Ce collectif regroupe 11 fédérations nationales et reçoit rapidement une reconnaissance du ministère qui y trouve un vecteur tout indiqué en phase avec les orientations de la nouvelle Politique.

La période est caractérisée par l’instabilité politique et par des tensions alors que l’accent est de plus en plus mis sur des projets, sur l’activité physique et que la refonte du PRF recrée ou aggrave des iniquités entre les acteurs du secteur du loisir.

Les relations adoptent ainsi une configuration différenciée ou fragmentée, les rapports étant très différents selon les interlocuteurs. Ouverture, dialogue dans certains cas, durcissement, fermeture dans d’autres, les rapports misent sur la capacité à servir des intérêts spécifiques.

La fin de cette période reste pour le moment indéterminée, seul l’avenir pourra dire si la crise sanitaire de la COVID19 constituera ou non un point de retournement. De ce fait, l’analyse même de cette période reste à prendre avec prudence et ne se confirmera qu’avec le temps.