La période 1995-2002 en est donc une de partenariat renouvelé entre le milieu du loisir et le gouvernement provincial, renforcé par les mouvances de l’action communautaire autonome (ACA) et de l’économie sociale (ÉS) qui gagnent en reconnaissance. Les relations adoptent ainsi à nouveau une configuration de collaboration. En effet, on en retrouve les éléments principaux soit une ouverture de part et d’autre, un dialogue constant entre les parties et une relative égalité dans les rapports.
Ces relations fondées sur une approche de partenariat et de coconstruction vont être bousculées par les tendances de plus en plus fortes à la rationalisation de l’intervention étatique qui accompagne l’obsession du déficit zéro. Comme par le passé, la transformation dans les rapports va s’installer juste après la tenue du 1er Forum québécois du loisir et l’adoption de la première politique québécoise de reconnaissance et de soutien à l’action communautaire, et se cristalliser avec l’arrivée au pouvoir du Parti libéral lors des élections d’avril 2003. S’ouvre alors une nouvelle période pour les relations entre le milieu du loisir et l’État québécois. Le changement est moins brutal qu’en 1985-86 et les relations ne se gâtent pas comme ce fut le cas au milieu des années 1990. C’est plus subtil, les relations se contractualisent; il n’y a plus de volonté du côté des pouvoirs publics de travailler en partenariat. Il y a encore de l’ouverture, du dialogue, mais seulement sur les sujets précis qui intéressent les acteurs étatiques. Les relations sont aussi de plus en plus formalisées : encadrées par des politiques, programmes, protocoles qui se détaillent sans cesse et se multiplient, et avec eux les lourdeurs pour le milieu du loisir, que ce soit pour négocier, gérer ou simplement se conformer à toutes ces règles et ententes.